CR Conseil d’Administration du 14 février 2012

Compte-rendu du Conseil d’Administration

du LFJT du 14 février 2012

 

M. le Proviseur est content d’ouvrir ce Conseil d’Administration du mois de février. C’est un moment important car c’est lors de sa tenue qu’est fixé le budget pour l’année. Il cède la parole à Mme la Directrice.

Mme la Directrice, Mme Descôtes, est heureuse et émue d’ouvrir ce CA :

—   Heureuse d’abord d’accueillir au sein de ce Conseil d’Administration le nouvel ambassadeur de France au Japon, M. Christian Masset. Elle rappelle que M. Christian Masset fut pendant trois ans le Président du Conseil d’Administration de l’AEFE, et plus encore Directeur Général de la Mondialisation. Elle soutient qu’il fut particulièrement attentif aux évolutions du réseau et au bon fonctionnement de l’opérateur. Selon Mme la Directrice, si l’AEFE se porte bien aujourd’hui et a été préservé dans un contexte budgétaire extrêmement difficile, c’est en grande partie grâce à l’action de M. Christian Masset et de ses équipes, et à la dynamique qu’il a su insuffler. Pour Mme la Directrice, c’est particulièrement un bon signe pour le futur Lycée de Takinogawa.

—    Émue ensuite, car il y a un an elle était venue comme chaque année en février pour présider cette session du Conseil d’Administration. Elle avait eu le plaisir de visiter le chantier de Takinogawa qui démarrait. C’était une période très enthousiasmante, pleine d’énergie et d’espoir. Bien sûr personne n’aurait pu imaginer ce qui allait se passer quelques semaines plus tard. Heureusement, un an après, elle a le sentiment que les choses vont beaucoup mieux, que tout le monde a retrouvé un peu de sérénité et que l’ensemble de la communauté éducative s’est remobilisé autour de ce merveilleux projet. Elle a visité une nouvelle fois le site de Takinogawa et elle est vraiment surprise que l’entreprise Shimizu ait pu tenir les délais après les retards accumulés. Elle pense que les décisions prises lors de ce CA permettront d’aller plus loin encore dans son accomplissement. Mme la Directrice félicite l’ensemble de l’équipe éducative, les professeurs — les parents, les partenaires, tous ceux qui participent de près ou de loin à cette entreprise, — qui essaye de surmonter cette grave crise. Mme la Directrice rappelle que l’AEFE a essayé de faire face et de soutenir le LFJT afin qu’il récupère l’équilibre qu’il a perdu temporairement. Elle pense que l’ouverture du site de Takinogawa permettra de regagner les élèves que la crise de l’année dernière a fait perdre. C’est donc avec plaisir qu’elle ouvre cette séance du Conseil d’Administration du 14 février 2012.

L’ambassadeur remercie Mme la Présidente, Mme Descôtes, pour les paroles très aimables qu’elle lui a adressées. Il est heureux d’être à nouveau à ses côtés. Il se remémore le temps où ils étaient côte à côte au Conseil d’Administration de l’AEFE. Il la remercie profondément pour le soutien qu’elle a apporté au Lycée après le 11 mars, pour tous les gestes de solidarité du réseau que l’AEFE a faits pour sauver ce Lycée (la non remontée du salaire des résidents entre autres). Takinogawa est une formidable opportunité pour la présence française au Japon. Ce doit être un lieu d’ouverture et de modernité. Pour M. Masset, Takinogawa est également un acte de confiance dans le Japon au moment où celui-ci traverse une période difficile.

 

1.    Adoption de l’ordre du jour

Après l’acceptation de l’ordre du jour, on procède à l’adoption du compte-rendu du précédent CA.

 

2.    Adoption du compte-rendu de la réunion précédente (en PJ)

Le CR du CA précédent est adopté en l’état. Mme Descôtes donne la parole à M. Dumas, secrétaire général du Conseil d’Administration.

 

3.    Décision modificative (DM) au budget 2011

L’établissement de l’exercice 2011 a été délicat. Cette DM comporte toutes les opérations d’ajustement.

Sur la fondation, les intérêts financiers des placements que le LFJT a à la banque postale. Le LFJT a reçu une subvention de 4 millions d’euros de l’AEFE. Ces intérêts ont été répartis sur différents comptes. M. Dumas a équilibré les différents chapitres : il a compensé les comptes déficitaires (le compte internet= 150 000 yens) avec l’argent des comptes bénéficiaires.

Concernant Fujimi, il a été constaté un excédent des droits de scolarité par rapport aux prévisions qui avaient été faites, à hauteur de 13 772 000 yens répartis sur 2 chapitres, en particulier sur celui (compte 678) du budget de Ryuhoku, légèrement déficitaire.

Le compte des bourses nationales est également augmenté. L’agence envoie une certaine somme. Le LFJT ensuite ajuste ces crédits à hauteur des attributions qui ont été faites à différentes familles qui se trouvent dans l’établissement. Avec la prise en charge, précise M. Dumas, cette enveloppe est en constante augmentation.

En ce qui concerne les services spéciaux, les professeurs avaient prévu d’annuler les voyages scolaires pour cette année, mais finalement des professeurs ont désiré inscrire des élèves au tournoi de rugby de Hong Kong. M. Dumas a donc ouvert un crédit pour que l’on puisse prendre en charge toutes les dépenses liées à ce voyage.

Les activités périscolaires ont été également bénéficiaires. La fréquentation est en hausse.

La restauration scolaire est également bénéficiaire : les bourses, les frais de demi-pension, le compte des commensaux.

La décision modificative au budget 2011 est adoptée à l’unanimité.

 

4.    Budget du 1er avril 2012 au 31 mars 2013

Le budget a été établi à 850 élèves (il y avait 820 élèves à la rentrée). Aucune augmentation des droits de scolarité n’est actée pour la rentrée de septembre 2012. Mais la rentrée 2013 verra une augmentation d’au moins 3%.

Les crédits pédagogiques sont proratisés en fonction des effectifs mais ne sont pas en baisse.

Il y a ouverture de 4 équivalents temps-plein : un poste en primaire, un poste et demi en secondaire, un poste de personnel de surveillance (l’étendue de Takinogawa demande un personnel de surveillance), et un demi-poste pour la communication (classes relais). Ces postes ne seront ouverts qu’en fonction des effectifs.

Il y aura une baisse des tarifs de restauration de 5% pour l’ensemble des élèves et une baisse des tarifs d’inscription au baccalauréat de 35%.

Il va y avoir un nouveau service spécial : les transports scolaires. Les familles sont en ce moment en train de s’inscrire. À ce jour, il y a 115 inscrits.

Les droits de scolarité, les droits d’inscription, les frais de première inscription sont en baisse.

Le plan de contribution est en forte baisse.

Votre représentant AF pose plusieurs questions sur le plan de contribution : Quelles sont les conditions du plan de contribution ? Ce plan de contribution court de quelle date à quelle date ? M. Dumas répond que le plan de contribution est proposé aux entreprises afin que les enfants de leur personnel puissent être scolarisés. Les entreprises peuvent ensuite faire défalquer de leurs impôts cette contribution par les autorités fiscales japonaises. Le plan de contribution part de juin à juin. Le représentant AF rapporte que certaines entreprises hésitent à entrer dans le plan de contribution parce qu’il faut s’abonner sur 2 ans et que le plan partirait en fait du premier janvier au 31 décembre. M. Dumas convient qu’il serait peut-être opportun de revoir les modalités du plan de contribution afin que les entreprises puissent bénéficier à plein des avantages. M. Lisner intervient pour dire que les modalités du plan de contribution sont peut-être liées aux règles mises en place par les autorités japonaises.

Le représentant de l’APE demande si toutes les entreprises sont systématiquement démarchées. M. Dumas répond que Mme Sakai le fait systématiquement.

M. Dumas poursuit. L’agence ne nous a pas fait pas remonter les salaires des résidents pour l’exercice 2011 (soit 800 000 euros). Elle le fait pour 2012, mais elle nous accorde une subvention d’un million d’euros.

M. Santini demande si les résidents sont payés en euros ou en yens. Leur salaire est payé en euros. Leur salaire est perçu en France et ils sont imposés en France (sauf pour les 3 premiers mois).

Mme la Directrice insiste sur le fait que l’AEFE a fait de gros efforts en direction du Japon.

M. Dumas veut aborder les dépenses. L’eau et l’électricité augmentent car les surfaces sont plus importantes. Le chapitre 615 des réparations est en hausse car M. Dumas craint que les devis des entreprises soient élevés (gardiennage, frais de maintenance). Sur le site de Ryuhoku, beaucoup de factures étaient prises dans le contrat de location.

Le chapitre 523 est lié à la communication (édition de plaquettes).

Le compte 624-8 a été ouvert, c’est le compte qui va servir à déménager en deux temps.

Le compte 625-7 est en grosse augmentation. Il est lié aux frais engendrés par l’inauguration qui aura lieu en octobre.

Le compte 644 de la masse salariale est égal à celui de l’année dernière et ce malgré la création des 4 équivalent temps-plein et des augmentations d’indices des personnels.

Les comptes 658-33 et -34 qui supporte l’essentiel des salaires de la masse salariale est en baisse de 14%.

Un nouveau chapitre est ouvert qui est consacré au premier remboursement de l’emprunt. Les intérêts sont déjà remboursés depuis deux exercices.

De fortes sommes apparaissent sur le fonds de roulement car elles sont liées au provisionnement de la prime de départ de personnels (anciens contrats) sur le point de partir en retraite.

Le représentant de l’APE pose une question : les créations d’équivalents-temps plein sont-elles conditionnelles ou actées en fonction des effectifs ? Une première tendance s’exprime fin mars et après on affine.

M. Consigny : est-ce que le coût de 340 000 yens par famille est-il cristallisé ? M. Dumas répond qu’il est définitif. En revanche, deux bus reviendront tous les soirs après les activités périscolaires sans surcoût pour les familles. La négociation est en train de se finaliser.

M. Consigny : est-ce que les bus seront « géolocalisés » pour rassurer les familles ? Le LFJT prendra le maximum de sécurité sur ce point. Si une famille n’est pas au rendez-vous du bus, il faudra que quelqu’un accompagne l’enfant jusqu’au terminus. C’est un coût qui sera aussi calculé.

Sur le site de la Chambre de commerce, il y a une publicité pour l’école internationale de Saint-Maur et il n’est fait nulle part mention du LFJT.

Votre représentation AF demande (pour que cela soit consigné dans les minutes) si ce budget implique une augmentation des frais de scolarité. Non. Il n’y aura pas d’augmentation des frais de scolarité car on prélève 170 millions de yens sur le provisionnement fait précédemment. C’est à cette condition que le budget est présenté en équilibre. La banque Mizuho qui a accordé l’emprunt a précisé que l’on ne pouvait pas avoir plus de deux exercices déficitaires.

La directrice demande officiellement que le Lycée se replace dans une gestion vertueuse. Il est sain que les frais de scolarité prennent en compte l’inflation. Il ne faut pas attendre trop car cela devra fatalement se répercuter sur les écolages

Votre représentant AF prend la parole : L’AF comprend très bien la position de l’AEFE, mais nous sommes dans une situation de « double bind ». Notre association rencontre régulièrement des familles franco-japonaises qui n’ont pas encore leurs enfants scolarisés au LFJT. La première question qu’ils nous posent c’est : est-ce que le LFJT peut nous garantir des frais de scolarité sans augmentation ? C’est le point le plus sensible qui tient à cœur les parents. Au moment où le LFJT veut élargir son public, je crois que cela reste le principal point de blocage. Alors, je pose la question dans ce conseil : est-ce que le LFJT peut garantir des frais de scolarité constants ? La directrice répond que ce n’est pas possible et qu’il faudra en tenir compte dans la campagne de communication. Il faut que le LFJT soit transparent sur ce point. Il faut que les familles qui s’engagent puissent s’engager sur le long terme car ce serait malsain pour les familles, mais aussi pour les enfants.

M. Lisner prend la parole pour demander ce qu’il va advenir de la prise en charge. La directrice répond que c’est un dispositif qui n’a pas été mis en place par l’AEFE, mais que l’Agence a dû mettre en œuvre. Il est très difficile de savoir ce qu’il va arriver. Il faut appeler à la prudence, puisque ce dispositif a été mis en œuvre, qu’il a déjà évolué du fait de contraintes budgétaires (fixé sur le niveau des écolages 2007) et qu’il est permis de penser qu’il évolue encore puisque l’année prochaine il faudra le financer à hauteur de 23 millions d’euros, et qu’il n’y a pas encore un début de solution. À Madrid, lors de ses vœux, le président de la République, a affirmé qu’il tiendrait ses engagements, mais tant que nous n’avons pas d’horizon dégagé, il est difficile de planifier quoi que ce soit.

M. Lisner reprend la parole sur la subvention qui est donnée au LFJT. Le gouvernement japonais enlève des allocations familiales aux familles. C’est de l’ordre de 60 000 yens. M. Dumas répond que cette subvention est reversée aux familles, soit on la déduit quand la famille ne s’est pas encore acquittée du paiement, soit elle est remboursée sous forme d’avoir.

Votre représentant AF reprend le sujet de la prise en charge car il entend écarter certaines idées fausses sur la PEC. Il le fait en citant un rapport de la Commission des affaires étrangères, du mercredi 2 novembre 2011, à la séance de 9 h 30, Compte rendu n° 12. Mme Geneviève Colot, rapporteure pour avis sur les crédits des programmes « Action de la France en Europe et dans le monde » ; « Français à l’étranger et affaires consulaires » ; « Présidence française du G20 et du G8 » et M. François Rochebloine, rapporteur pour avis sur les crédits du programme « Diplomatie culturelle et d’influence » mentionnent en substance : « Je tiens à revenir ici sur quelques idées fausses sur le dispositif de prise en charge. Il est d’abord accusé d’avoir conduit à un désengagement des entreprises, qui auraient cessé d’intégrer les frais de scolarité dans les rémunérations des expatriés : le Cercle Magellan estime à 4 sur 200 le nombre de groupes multinationaux qui ont cessé de prendre en charge les frais de scolarité ; ce désengagement résultait de problèmes financiers des entreprises. On dit souvent que la prise en charge se traduit par un recul de la part des élèves étrangers dans les établissements français : ce n’est pas le cas ; cette part est stable, autour de 60 % de l’ensemble des élèves. Il n’est pas exact non plus d’affirmer que le financement du dispositif se fait au détriment de celui des bourses, alors que l’enveloppe qui leur est destinée est passée de 50 millions d’euros à près de 100 millions d’euros entre 2007 et 2012. Enfin, la prise en charge d’un élève français à l’étranger coûterait plus cher que celle d’un élève en France : là encore, c’est une idée fausse puisqu’un lycéen de France coûte environ 7 000 euros par an quand le montant moyen de la prise en charge s’est établi entre 4 000 et 4 500 euro en 2010. »

A ceux qui opposent aux parents le fait qu’ils ne payent pas d’impôts, votre représentant AF rappelle que de nombreux parents vivant à l’étranger contribuent indirectement à la richesse de la France. Par exemple, M. Couchot et lui-même (deux enfants chacun au Lycée), dans l’université où ils travaillent tous les deux, envoient chaque année entre 40 et 50 étudiants en France qui dépensent en moyenne entre 2 et 3 millions de yens par an. Les Français de l’étranger contribuent eux aussi à la richesse et au rayonnement de la France ! Ils demandent seulement un peu de considération pour leurs enfants.

Mme la directrice répond sur le fait que, dans ce rapport, il y a quelques inexactitudes. La rapporteure s’est référée aux données de l’année dernières et la situation a quelque peu évolué. Elle précise qu’il faut faire la différence entre les petites entreprises (les travailleurs indépendants) et les grandes entreprises. En ce qui concerne les grands groupes, parmi ceux qui sont inscrits au Cercle Magellan — c’est-à-dire les très grosses entreprises — 6 ont appelé au niveau du siège à faire appel à la PEC. La conclusion du Cercle Magellan est qu’il faut absolument supprimer la PEC. Ce qu’ils disent aussi, c’est qu’il peut ne pas avoir de position au niveau des maisons mères, mais pour autant, sur le terrain, les filiales prennent la décision de se désengager et de solliciter la PEC. C’est une réalité.

Mme la Directrice poursuit. Sur le fait que le système a conduit à l’éviction des élèves étrangers, il est très difficile, lui semble-t-elle, de savoir si l’élément Prise En Charge a conduit les familles françaises à choisir la PEC pour scolariser leurs enfants dans un lycée français, et d’entraîner ainsi un recul des enfants étrangers. Elle précise que le réseau s’étend chaque année et qu’il lui faut faire face à l’arrivée de nouveaux élèves, dont beaucoup d’étrangers. L’AEFE a remarqué que dans des établissements à forte concentration d’élèves français dans les pays limitrophes et dans certains pays du Maghreb, la PEC a joué dans ce sens.

Madame la Directrice continue. Effectivement, il n’y a pas eu de désengagement de l’état. Sur le programme 151, la dotation a constamment augmenté. Du fait des 20 millions supplémentaires qui ont été attribués à l’Agence, l’AEFE a pu faire bénéficier à un plus grand nombre d’élèves, de bourses sur critères sociaux. Sur les 5 dernières années, la dotation a été multipliée par deux : aujourd’hui il y a 31 000 élèves d’aide à la scolarité, 7 100 bénéficient de la PEC et 23 000 bourses sur critères sociaux. La prise en charge coûte aujourd’hui 33 millions d’euros. Le reste, 120 millions d’euros, est dévolu aux bourses sur critères sociaux. Mme la directrice ne sait pas si le fait de supprimer la PEC sera une perte sèche pour l’Agence. Elle ne peut rien en dire. Elle ne peut faire aucune prévision.

Mme la Directrice répond au dernier point. Elle invite à la plus grande prudence quant à l’évaluation du coût d’un élève. Récemment, le Ministère de l’Education Nationale a réévalué ses statistiques : le coût d’un élève est estimé maintenant à 10 000 euros. Si l’on compare avec l’étranger, dans les coûts apparents, il est vrai que le coût d’un élève est infiniment moins cher, car il est vrai que les recrutés locaux coûtent moins cher qu’un personnel en France, et puis, on ne tient pas compte de l’immobilier. Les établissements en gestion directe ne payent pas de loyer. Il y a toute une série de données que l’on ne prend pas en compte comme les coûts invisibles : la formation initiale des enseignants par exemple. Il faut voir dans le détail ce que met le MEN inclus dans ce qu’il appelle le coût d’un élève et que l’on soit plus précis à l’étranger sur ce que coûte effectivement un élève. Si l’on compare à ce qu’un élève coûte à l’état, l’élève coûte moins cher, mais c’est la partie immergée de l’iceberg.

Par rapport aux impôts (votre représentant AF a parlé de ce point car lors de la réunion informelle avec elle, Mme Descôtes avait fait valoir cet argument), elle précise que le système éducatif français est payé par les contribuables français et que si le système éducatif français à l’étranger n’est pas gratuit, c’est un peu pour cette raison quand même.

Votre représentant AF fait valoir qu’il y a aussi pour les familles des coûts invisibles et que la PEC en l’état est une bouée qui permet aux familles qui ne touchent aucune bourse d’économiser pour permettre à leurs enfants de faire des études supérieures dans le système français.

Mme la Directrice dit que c’est peut-être le cas pour Tokyo mais un grand nombre d’étudiants qui ont été scolarisés dans le système français ne poursuit pas leurs études dans le système supérieur français. Mme la Directrice comprend que ce sont les familles qui sont dans cet entre-deux qu’il faut aider, que le système de bourses doit tenir compte de ces parents aussi.

M. Consigny prend la parole et demande ce qui, en termes de justice sociale, si la PEC est supprimée et mis à part la modification du coefficient K, permettrait à ses familles de bénéficier d’une aide. Quels sont les critères d’attribution qui pourraient permettre à toute une frange des familles n’en recevant pas de bénéficier de bourses ?

La Directrice pense que cette question est politique et qu’elle ne peut y répondre, mais elle tient à préciser que l’aide à la scolarité n’est pas un droit, que c’est une possibilité qui est offerte. Depuis 1990, depuis que l’AEFE a été chargée de gérer cette aide, celle-ci a reçu comme consigne de faire au mieux avec les crédits dont elle dispose. Grâce à ce dispositif, cela a permis d’assainir les modalités d’attribution des bourses. Les bourses existent depuis 1957, mais depuis 1990, on a un système d’attribution transparent avec des critères. Ce n’est pas complètement suffisant, il y aura toujours des familles qui seront à la limite comme pour les tranches d’imposition. Il y a une réflexion qui est en cours sur la question du point de charge loyer et elle pense que la discussion sur la PEC est venue un peu polluer le débat. L’AEFE a eu une grosse pression du ministère des finances qui lui a demandé de « faire tenir l’édredon dans la valise ». Il a fallu faire des économies pour mettre en œuvre la PEC et l’AEFE a donc été obligée de revoir à la baisse l’attribution de bourses sur critères sociaux en particulier. L’évolution des critères ne sera possible qu’en fonction de l’enveloppe qu’aura l’AEFE. Peut-être convient-il d’attendre les mois qui viennent pour savoir si les autorités demandent à l’AEFE d’engager ce type de réflexion. Parallèlement, l’AEFE a un audit de la Cour des Comptes, un audit juridictionnel normal qui se fait tous les 5 ans pour tout opérateur public. Or la Cour des Comptes entend également engager une réflexion sur l’enseignement français à l’étranger et sur cette question de l’aide à la scolarité.

L’ambassadeur abonde dans le sens de la Directrice. L’aide à la scolarité est décidée au ministère des Affaires Etrangères. C’est une question qui est la plus débattue au Parlement. Mais l’AEFE est un opérateur. Il peut apporter son soutien technique, mais ne décide pas de la politique même s’il peut y avoir un impact sur la vie de l’établissement.

Mme la Directrice dit que la PEC est un dispositif qui concerne plusieurs milliers d’enfants chaque année. C’est extrêmement lourd et l’équipe comptable de 5 personnes de l’AEFE n’a absolument pas évolué. Chaque année, c’est une gageure : comment faire plus avec autant.

Votre représentant AF intervient pour simplement traduire en euros les frais de scolarité sur 15 ans, soit 150 000 euros, multiplié par le nombre d’enfants.

M. Lisner intervient pour savoir si le fait de réunir Fujimi et Takinogawa a permis de faire baisser certains postes budgétaires.

M. Dumas répond par l’affirmative, mais qu’en même temps, on découvre de nouveaux postes comme l’entretien des espaces verts, l’accueil, etc. Il sera difficile de réduire au niveau du personnel technique. Il n’y a pas encore d’économie d’échelle. Les seules économies que l’on a pu dégager à l’heure actuelle, c’est au niveau des services spéciaux et du service de restauration en particulier.

Monsieur le Proviseur précise que si le LFJT n’avait pas subi une telle baisse d’effectifs, cela n’aurait guère eu d’incidence sur le budget global.

Votre représentant AF prend la parole pour dire que les parents sont pris entre l’étau et l’enclume. D’une part, Takinogawa entend représenter une certaine image de la France et cela a un coût, mais finalement ce que veulent les familles, c’est des enfants et des professeurs dans des classes. Très clairement, les parents ne voudraient pas payer trop cette image de la France.

M. l’Ambassadeur entend répercuter une demande très forte des parents en France qui vont partir à l’étranger : quel est l’état du parc immobilier où mon enfant va se retrouver ? De plus, il faut certes assurer une bonne qualité d’enseignement, mais il y a un deuxième élément qui est tout aussi important, c’est la notion d’épanouissement. Le Lycée doit devenir un endroit ouvert où les élèves peuvent s’épanouir. Cette demande est de plus en plus forte de la part des parents et des élèves. Car cette composante épanouissement va leur permettre de faire de très bonnes études supérieures et d’affronter le monde du travail avec de solides bases. Cet épanouissement suppose un cadre et des installations sportives. Ce n’est pas uniquement une question de standard, si l’on a des enfants qui ne font qu’apprendre sans être épanouis, alors à ce moment-là, ils partent avec un handicap dans la vie. Les attentes évoluent et il faut aller dans ce sens, sans que les installations soient somptuaires.

Votre représentant AF acquiesce et dit que l’AF a toujours soutenu le projet Takinogawa, mais il fait remarquer que l’argument-phare de l’Ambassade et de la direction à l’époque était qu’on allait faire des économies d’échelle. On s’aperçoit que les économies d’échelle ne sont pas au rendez-vous et c’est un peu rageant (et pas argent ^_^).

M. Consigny demande si l’équipe de rugby pourra emprunter le magnifique terrain. Votre représentant AF prend la parole pour dire que l’AF a un avis sur ce point précis. Si l’équipe de rugby emprunte le terrain ne serait-ce qu’une fois, il faudra interdire le terrain au moins 3 mois pour le faire reposer alors qu’une simple terre battue (ou terrain stabilisé) aurait fait amplement l’affaire.

Mme la Directrice soumet le budget au vote. Le budget est adopté à l’unanimité.

 

5.    Modification du sigle identifiant du Lycée

M. le Proviseur prend la parole pour faire adopter par le CA le nouvel identifiant. Le nom doit correspondre aux nouvelles ambitions du Lycée. Il rappelle que tous les lycées de la zone ont pris cette nouvelle nomenclature (« lycée français international » ou « lycée international français »).

(Nom officiel du nouveau lycée en japonais)

東京国際フランス学園

(Nouveau nom de la Fondation scolaire)

学校法人 東京国際フランス学園

 

Cette nouvelle appellation et ce nouveau logo ont reçu l’aval du secteur Asie de l’AEFE et celui de l’Assemblée des Conseillers. Il faut qu’il y ait légalement une validation de cette nouvelle dénomination par le CA pour qu’on puisse engager les démarches administratives auprès des autorités japonaises, c’est-à-dire le gouvernorat de Tokyo et le Ministère de la Justice. Le logo a été renouvelé.

Votre représentant AF a pris la parole pour dire que le nom japonais n’était pas satisfaisant. 国際フランス学園 est fortement marqué année 70. Plus personne n’utilise ce terme pour une école.  Nous avons demandé à nos adhérents japonais ce qu’il mettrait s’ils cherchaient une école internationale sur Google tous nous ont dit : インターナショナル・スクール .

M. Perez prend la parole pour dire que du point de vue Web, ceci n’est pas pertinent parce que ce n’est qu’une question de référencement et d’organisation de l’information.

Après une longue discussion sans véritable décision, la directrice décide que sur ce point l’on continue à confronter les points de vue. Finalement, le vote ne se fait que sur le nom français et le logo. Ils sont adoptés à l’unanimité.

 

6.    Présentation des voyages scolaires

Dans le Primaire, il y a un voyage organisé à Hong Kong pour le tournoi de rugby. Il n’y aura qu’un adulte accompagnateur. Les collègues de Hong Kong aideront à l’encadrement des élèves. Pour rester dans le plafond des 50 000 yens qui a été fixé pour les séjours, il y a une action qui a été faite à l’école et qui a rapporté 25 000 yens, le Lycée apporte une subvention de 120 000 yens et deux classes ont prélevé sur leur fond pédagogique.

Pour le secondaire, il y a un voyage au ski pour 20 000 yens en mars, un voyage à Hiroshima en avril pour un coût de 40 000 yens.

Il y a une demande de participation à la coupe d’Asie de football de Shanghai. Le Lycée prend en charge une certaine partie, mais compte tenu des coûts des billets d’avion, le Lycée a contacté chaque famille et toutes les familles ont accepté de payer 58 000 yens. Enfin, il y a un séjour à Singapour pour les Terminales de la section européenne. 8 élèves sont inscrits et chaque famille a accepté d’acquitter la somme de 105 000 yens sauf une qui sera aidée par le fond de solidarité.

Votre représentant AF prend la parole pour dire qu’une règle est faite pour qu’on la suive. Le plafond des 50 000 yens, soit 500 euros, a été décidé pour éviter que l’on prenne les familles en étau, entre le désir que leur enfant soit comme les autres, et leur budget que les familles ont de plus en plus de mal à tenir, en plus de payer les frais de scolarité.

M. Dumas répond que dans le cas de Singapour et de Shanghai, il s’agissait plutôt d’un appel à volontaires et que le Lycée n’a pas véritablement « coincé » les familles.

M. Chauvel prend la parole. Par rapport à l’ouverture au pays d’accueil, il demande si ce n’est pas allé trop loin en Asie alors que le Japon offre de nombreuses possibilités.

M. le Proviseur précise que ces séjours sont liés à des projets de zone. Il faut faire vivre la zone aussi. On a des liens avec les autres lycées pour le bac.

Mme la Directrice dit qu’après le séisme les autres lycées ont accueilli les enfants de Tokyo et qu’il est important que les enfants prennent conscience du réseau.

M. Dumas ajoute que dans le Primaire, beaucoup de voyages ont été abandonnés car les familles veulent avoir des garanties sanitaires sur la nourriture, que l’on ne peut pas leur fournir en dehors du Lycée.

Le représentant de l’APE demande si cette allocation de 40 000 yens à cette famille sera décidée lors de la réunion de commission de la caisse de solidarité.

Mme la directrice procède au vote. Le budget voyage est adopté. Votre représentant AF s’est abstenu.

 

7.    Questions diverses

Pourquoi un logement de fonction n’a pas été prévu pour un logement gardien japonais ?

M. le Proviseur dit qu’en effet, il est nécessaire d’avoir du personnel japonais pour pouvoir dialoguer avec l’extérieur. Ce logement avait été prévu mais il a fallu faire des choix pour réduire la voilure et c’est le logement du gardien qui a été supprimé. M. Dumas ajoute que le logement du gardien existe sur les plans et que rien n’interdit de le construire plus tard.

Arrive ici une question des personnels très longue que M. le Proviseur a lu très vite concernant les heures supplémentaires. M. Dumas répond. L’attribution des heures supplémentaires concernant les enseignants a été établie sur le même principe que celui appliqué pour les personnels résidents, en plus le taux retenu est plus avantageux pour les contrats locaux. On ne peut pas appliquer une heure supplémentaire par rapport à la durée légale au Japon qui est de 40 heures. Quand un enseignant a 8 heures et que le Lycée lui demande de faire une heure supplémentaire, ce n’est pas comme s’il avait dépassé son total maximum qui est fixé à 40 heures au Japon.

Madame la directrice poursuit avec les trois questions de l’AF-fcpe, qui en fait furent traitées lors de ce Conseil. Votre représentant AF est tout à fait d’accord pour passer aux questions de l’autre association de parents. Voici les trois questions de l’AF pour mémoire :

  1. En ce qui concerne la PEC : Lors de la demande de prise en charge, pourquoi les parents doivent-ils déclarer leurs revenus? Pouvez vous confirmer que la prise en charge d’une partie des frais de scolarité des secondes, premières et terminales ne dépend pas des revenus de la famille ?
  2. Beaucoup de parents, des familles franco-japonaises essentiellement, hésitent à mettre leur enfant au Lycée car ils craignent l’augmentation des frais de scolarité. Le Lycée ne pourrait-il pas imaginer un système de règlement qui permettrait d’atténuer  cette augmentation naturelle sur l’ensemble de la scolarité d’un enfant ? Ou de manière plus précise, une augmentation des frais de scolarité a été annoncée pour 2013 (estimée à 27M), cela contribuera à rendre le LFJT moins accessible à de nombreuses familles. Quelles sont les opportunités pour éviter cette hausse à 2 ans de l’échéance ?
  3. Dans un contexte de baisse d’effectifs (-19%), et le regroupement des toutes les fonctions de support sur un même et unique site à Takinogawa. A quels “efforts” sur le budget de fonctionnement du LFJT les parents doivent-ils s’attendre ?

La question de l’autre association de parents : ne pourrait-on pas enrichir l’offre pédagogique en mettant en place le bac international ?

Pour la direction, il est hors de question de mettre en place le bac international. Ce serait trompé les parents.

Le représentant de l’autre association de parents prend la parole. Il ne s’agit pas pour lui d’évaluer le bac français par rapport au bac international, mais de faire une offre plus large aux parents.

Mme la directrice répond que si le Lycée adoptait l’IB, cela conduirait automatiquement à la dés-homologation du Lycée de la part de l’AEFE puisque l’IB n’est pas dans le système français. Or le bac français donne accès à l’enseignement supérieur en France et dans une grande majorité de pays. Il est tellement valorisé que l’on dispense aux bacheliers français de faire les deux premiers semestres dans certaines universités américaines.

Votre représentant AF abonde dans le sens de Mme la directrice pour dire que dans son université les jeunes issus de l’IB ne sont jamais pris.

Pour Mme la Directrice, l’IB communique beaucoup pour un contenu qui n’est pas à la hauteur. Et le bac français souffre d’un déficit de communication pour un contenu académique sérieux. Il ne faut pas se laisser contaminer par le côté bling bling de l’IB.

M. Consigny demande si le problème de la capitalisation d’une certaine catégorie de personnel relève du CA.

M. Dumas répond que l’étude est en cours, mais qu’il peut dire déjà que si l’on va vers ce système et compte tenu des volumes, il faudra fatalement au moins une augmentation des frais de scolarité de 2%. Car même la modification du système de promotion ne compensera pas le coût induit par ce système. C’est un peu plus complexe que ce qui avait été présenté en Assemblée des Conseillers.

Mme la Directrice clôt le Conseil d’Administration du 14 février 2012.

 

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